COMMUNIQUÉ DE L’OBSERVATOIRE NATIONAL DES CULTURES TAURINES
du 23 août 2011, à Sud-Ouest et à l’AFP
Alors que son président a été victime d’un incendie criminel à son domicile voici moins d’un moins et que diverses menaces ont été proférées depuis à l’encontre des organisateurs de la corrida de Mimizan, l’Observatoire National des Cultures Taurines condamne avec la plus grande fermeté les propos tenus par Brigitte Bardot dans l’édition de Sud-Ouest d’hier, lesquels sont une caution donnée à la radicalisation d’un mouvement qui, ayant perdu sur le terrain du droit et de la culture, tente d’imposer son idéologie contestable en recourant à un activisme condamnable.
Contester la légitimité de la tradition taurine de Mimizan confortée par la loi et la jurisprudence, et vouloir faire porter par ses organisateurs la responsabilités des troubles à l’ordre public dont madame Bardot les menace, constitue une incitation gratuite à la violence dont les événements récents ont montré que les milieux animalistes radicaux sont capables.
Face à cette atteinte intolérable portée à l’encontre d’une culture inscrite au patrimoine immatériel français, l’Observatoire invite les aficionados à opposer leur calme et leur dignité face aux provocations dont ils pourraient faire l’objet de la part d’une poignée d’activistes, et demande aux pouvoirs publics de garantir la sécurité des biens et des personnes se rendant aux arènes en délimitant un large périmètre de sécurité à l’intérieur duquel toute manifestation sera interdite.
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Dans la copie des extraits d’un article de Sud Ouest.fr paru ce jour dans la chronique locale de Mimizan, vous trouverez, ci-dessous, les propos de Brigitte Bardot qui ont provoqué le communiqué qui précède :
mardi 23 août
06h00 | Mis à jour 07h21 Par jean-françois renaut |
Mimizan
Menaces sur la corrida
Plusieurs associations anti-taurines ont demandé, en vain, l’annulation de la course de samedi à Mimizan. Elles seront sur place pour protester dès vendredi.
Les anti-corrida étaient déjà venus manifester sur la commune le 23 juillet dernier. photo léo rozé
La première corrida organisée ce samedi 27 août à Mimizan mobilise les anti-taurins comme rarement dans les Landes.
Déjà une manifestation a eu lieu le 23 juillet pour réclamer l’annulation de ce spectacle. Elle avait réuni une trentaine de militants représentant une dizaine d’associations dont Peta (Pour une éthique dans le traitement des animaux) et la fondation Brigitte-Bardot.
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C’est de nouveau cette fondation, présidée par l’ancienne actrice, qui est en première ligne pour l’action de vendredi.
Brigitte Bardot a écrit personnellement au maire de la commune, Christian Plantier, pour lui signifier tout le mal qu’elle pensait de son refus d’annuler la corrida de samedi. Elle ne mâche pas ses mots et lui promet la guerre ou presque.
« Face à votre mépris, les militants s’activent et s’organisent… Il est plus que dommageable d’avoir refusé le dialogue car vous avez ainsi favorisé une radicalisation du mouvement dont vous devrez, dorénavant, assumer les actes et en prendre la responsabilité… Par votre attitude, vous avez pris le risque d’entraîner d’importants troubles à l’ordre public. »
Pour Brigitte Bardot comme pour le réseau Animavie, autre collectif d’anti-taurins appelant à la manifestation de vendredi, les corridas ne sont ni plus ni moins que des « jeux barbares ». « C’est une honte, une insulte à l’humanité », poursuit-elle avant de requalifier Mimizan en Mimisang.
Intox ou pas ?
Face à cette diatribe, Christian Plantier reste droit dans ses bottes. « La commune n’est pas organisatrice, elle se contente de louer les arènes. Nous n’avons pas à interdire quelque chose qui est légal. Maintenant, si les autorités me disent que c’est illégal, on n’en fera plus. »
Si les anti-corrida ont ainsi ciblé Mimizan, ce n’est pas par hasard. Ils estiment que la ville ne peut pas revendiquer de tradition taurine ininterrompue et que, par conséquent, elle n’est pas autorisée à proposer ce type de spectacle (lire par ailleurs).
Des concours landais sont proposés dans les arènes mimizanaises, des galas comico-taurins également mais la tauromachie espagnole n’y a fait son apparition qu’en 2009 via une novillada.
Le maire de la commune ne se présente pas comme un aficionado pur et dur. « Je ne m’érige pas en juge, je respecte tout le monde », livre-t-il. Quant aux menaces de Brigitte Bardot, il se veut philosophe. « Elle peut faire des jeux de mots sur le nom de notre commune mais j’ose espérer qu’elle n’ira pas jusqu’à créer des troubles à l’ordre public. Je pense que c’est davantage de l’intox qu’autre chose. »
Pour éviter ça, la manifestation sera autorisée à distance respectable du centre-ville, à savoir sur la corniche. A l’origine, les anti avaient demandé à manifester devant la mairie, puis dans un deuxième temps, plage de la Garluche.
« C’est un week-end de fête dans la commune, il va y avoir du monde et on veut éviter les risques. »