Observatoire National des Cultures Taurines

Observatoire National
des Cultures Taurines

Rencontre historique à Madrid où La Fundacion del Toro de Lidia (Espagne), l’Observatoire National des Cultures taurines (France) et Protoiro (Portugal) ont signé un accord tripartite pour développer une coopération internationale, ratifié par les présidents des trois entités : Victorino Martin pour l’Espagne, André Viard pour la France et Paulo Carvalho pour le Portugal.

Par cet accord, le Conseil International de la Tauromachie est créé dont le premier acte est la publication de toutes les dispositions législatives, traités et conventions qui garantissent, au plan national et international, le droit et la liberté d’adhérer et faire vivre les cultures taurines.

PRÉAMBULE
• Rappelant l’article 2 de la Déclaration universelles des droits de l’homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 qui pose le principe de non discrimination explicité par l’article 27-1 selon lequel toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté et de jouir des arts ;
• Rappelant qu’en application de ce texte de portée générale, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution 2200 A (XXI) du 16 décembre 1966, réaffirme notamment le droit à l’éducation et le droit de participer à la vie culturelle sans discrimination ;
• Rappelant que la Convention Internationale des Droits de l’enfant (CIDE,) adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies (ONU) le 20 novembre 1989, établit notamment qu’il est de l’intérêt supérieur de l’enfant de pouvoir être éduqué conformément à la culture de la communauté à laquelle il appartient ; elle stipule ainsi (art. 18-1) que “la responsabilité d’élever l’enfant et d’assurer son développement incombe au premier chef aux parents”, que “un enfant ne peut être privé d’avoir sa propre vie culturelle” (art. 30), qu’est garanti le droit pour l’enfant “de participer librement à la vie culturelle et artistique” (art.31-1) et que les États parties “encouragent l’organisation à son intention de moyens appropriés de loisirs et d’activités récréatives, artistiques et culturelles, dans des conditions d’égalité” (art.31-2).
• Rappelant que la Déclaration de Vienne adoptée par la Conférence mondiale sur les droits de l’homme le 25 juin 1993 sous l’égide des Nations Unies, en son article I. 5, enjoint de ne pas perdre de vue l’importance des particularismes nationaux et régionaux ainsi que de la diversité historique et culturelle ;
• Rappelant que la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle adoptée le 2 novembre 2001 prône un dialogue interculturel, érige la diversité culturelle au rang de « patrimoine commun de l’humanité », vise à éviter les effets de toute ségrégation ou de tout fondamentalisme ; que, d’une part, elle affirme la liberté de l’activité créatrice, le droit à la participation culturelle, le droit à jouir des arts, le principe de non-discrimination et, d’autre part, elle engage à la protection du patrimoine culturel et la préservation, l’essor et la diffusion de la culture ;
• Rappelant que la convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée le 17 octobre 2003 vise la reconnaissance et la protection des pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire que des groupes et des individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel ;
• Rappelant que la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles adoptée le 20 octobre 2005 affirme que la diversité culturelle est une caractéristique inhérente à l’humanité, et que cette diversité est renforcée par la libre circulation des idées, qu’elle se nourrit d’échanges constants et d’interactions entre les cultures ;
• Rappelant que le Parlement Européen a précisé le 5 mai 2010 que l’article 13 du traité de Rome sur le fonctionnement de l’Union Européenne prévoit que “les États membres doivent tenir pleinement compte des exigences du bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles, tout en respectant les dispositions législatives ou administratives et les usages des États membres en matière notamment de rites religieux, de traditions culturelles et de patrimoines régionaux” ;
• Rappelant qu’en conformité avec tous les textes précédents le cadre juridique culturel de la tauromachie ne souffre d’aucune ambiguïté dans les pays où ses diverses manifestations se sont succédé sans interruption depuis des millénaires :
• Conscients de la haute dimension culturelle, sociale et ethnologique de la tauromachie, dont les racines sont profondément ancrées dans une tradition méditerranéenne pluri millénaire;
• Réaffirmant les valeurs portées par la tauromachie ;
• Soucieux de la reconnaissance de l’égale dignité et du respect de toutes les cultures, parmi lesquelles la tauromachie sans qu’on puisse lui opposer d’une quelconque manière qu’elle est minoritaire ;
• Préoccupés par les diverses formes de discrimination et de violence qui se développent à l’encontre de la tauromachie ; 
• Conscients que, dans un monde qui se globalise au risque de provoquer la disparition de nombreuses cultures minoritaires, il est indispensable d’assurer la protection et la promotion du patrimoine culturel immatériel et de la diversité des expressions culturelles, et que celles-ci, tant qu’elles ne portent pas atteinte aux Droits de l’Homme et aux libertés fondamentales, doivent être respectées et pouvoir se transmettre en toute liberté, notamment aux jeunes générations.
APPELLENT 
les formations politiques des États dont la tauromachie appartient au patrimoine culturel et historique à ne pas instrumentaliser à des fins partisanes ou idéologiques une culture dont les racines sont consubstantielles de l’épopée humaine, sous peine de porter atteinte à tous les textes et principes susvisés et au risque de discriminer les communautés concernées,
CRÉENT,
au nom des dizaines de millions de citoyens espagnols, français et portugais qui se reconnaissent dans les valeurs de la culture taurine, le Conservatoire International de Tauromachie que les entités représentatives des cinq autres pays taurins sont invitées à intégrer. 
ADOPTENT la présente Charte :
OBJET

Il est créé par les Signataires un Conservatoire International de Tauromachie.
Les entités représentatives des cinq autres pays de tradition taurine peuvent se joindre aux Signataires sous forme d’adhésion à la présente Charte avec l’accord de la Commission permanente.
Les Signataires et les Adhérents s’emploient, sans interférer dans les compétences territoriales de chacun de ses membres, et notamment à :
• engager une coopération internationale sur toutes les questions relatives à l’exercice, au développement, à la promotion et à la défense de la tauromachie ;
• échanger des connaissances et des expériences dans la promotion et la défense de la tauromachie ;
• développer et faciliter la concertation d’experts de toutes disciplines autour des questions politiques, juridiques, sanitaires et sociales concernant la tauromachie ;
• préparer, dans les pays où ce n’est pas encore le cas, la reconnaissance des fêtes et traditions taurines en tant que patrimoine culturel immatériel selon les critères établis par la Convention de l’UNESCO de 2003 ;
• proposer des mesures de nature à favoriser l’accès à l’offre d’événements tauromachiques et les pratiques artistiques en lien avec la tauromachie ;
• entreprendre des actions d’information, d’éducation, de sensibilisation du public et susciter, à travers l’action éducative, une prise de conscience des valeurs portées par la tauromachie ;
• entreprendre toutes les études nécessaires visant la tauromachie, ses territoires et ses publics ;
• sensibiliser les acteurs institutionnels et associatifs, relevant des champs culturels, économiques, sociaux ou éducatifs ;
• informer les formations politiques et les médias sur la réalité d’une culture victime depuis plusieurs années d’une instrumentalisation en forme de stigmatisation indigne de pays démocratiques ;
• intervenir aux fins d’information, d’éducation et de sensibilisation auprès des médias, par voie de presse écrite, audiovisuelle ou en ligne, ainsi que sur les réseaux sociaux ou sites de partage ;
• élaborer tout document ou support utile aux missions assignées, et notamment : communiqués, déclarations, dossiers, Livres blancs, sites web, moocs (“Massive Open Online Course”, autrement dit “cours en ligne ouvert et massif”), etc. ;
• favoriser la création d’associations de villes taurines dans les pays où elles n’existent pas ;
• entretenir la solidarité et la mobilisation des aficionados de tous les pays taurins pour que leur voix se fasse entendre lorsqu’ils revendiquent la liberté de pratiquer leur culture et de la transmettre aux plus jeunes générations, mais aussi lorsqu’il s’agit de dénoncer les atteintes dont elle est l’objet.