Observatoire National des Cultures Taurines

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des Cultures Taurines

 

 

 

     

 

FEMMES TOREROS : LES FILLES DE L’AFAP 

                                                                      

Une chose est sûre c’est qu’à l’Association Françaises des Aficionados Practicos(AFAP) c’est tous les jours le 8 mars ! Même si la féminisation de l’association est finalement un non-sujet tant l’égalité est une des valeurs fondamentales de l’AFAP nous tenons à donner la parole aux filles membres en ce jour revendicatif pour les Droits des Femmes. Car l’AFAP qu’on se le dise c’est the place to be pour l’empowerment au féminin ! 

L’Association des Aficionados Practicos créée en 1989 par Hervé Galtier ne s’encombre pas de faux semblants : « La parité à l’AFAP n’est pas un vain concept, sur les 14 membres de son conseil d’administration 6 sont des femmes » Des personnalités comme la diabolique Marion Mazauric directrice de la maison d’édition « Au diable Vauvert » dont le catalogue est riche d’ouvrages sur la tauromachie, est aussi membre de l’AFAP même si elle a moins le temps de s’impliquer compte tenu de son activité professionnelle. L’afap a été aussi la structure qui à travers Hervé Galtier à mis le pieds à l’étrier (sans jeu de mot)à Léa Vicens en lui donnant l’opportunité de faire alguazil au sein de la cavalerie d’Alain Bonijol..« Au niveau des membres actifs, précise Hervé, sur le terrain cette année 4 jeunes femmes s’entraînent toutes les semaines et se produisent en piste devant du bétail dès que l’occasion se présente ».

Nous les avons contactés et trois d’entres elles ont eu le temps de témoigner et de raconter leur passion chevillée au corps. Elles évoquent les valeurs universelles de la tauromachie qui n’entendent ni de sexe ni de genre …et qui sont loin très loin du patriarcat et du sexisme qui se voudraient inhérents à la tauromachie.

Jennifer jeune nîmoise nous raconte que c’est avant tout une belle histoire de transmission entre un père et sa fille :

« Être une femme pratica a été une évidence pour moi…Tout a commencé grâce à mon papa, très aficionado qui connaît pas mal de monde dans le monde taurin, mon oncle s’entrainait même avec Nimeño II autant dire que je baigne dedans depuis toujours, ça fait partie de moi et mon père m’a donné envie et m’a toujours encouragé…

J’ai intégré l’AFAP pour pouvoir échanger avec d’autres personnes sur la même passion et le même amour pour cette culture…et pour partager les mêmes valeurs que véhiculent la tauromachie ! Et les valeurs comme le courage ce n’est pas une question de sexe.

L’AFAP m’a accueillie chaleureusement et n’a pas fait de différence parce que j’étais une femme. Bien au contraire : Nous sommes tous et toutes toreros ! »

Faustine,lycéenne de Nîmes évoque ses rêves, ses modèles et brise les idées reçues !

Ma passion pour la tauromachie est née lors de ma petite enfance. J’ai été élevé aux milieux des taureaux grâce à mon grand-père ancien manadier à la retraite. Mes parents m’ont appris très jeune les valeurs des traditions la bouvine et la tauromachie. Vers 8 ans mon rêve était de devenir rejoneadora comme Léa Vicens… puis vers mes 11ans torera à pied comme Cristina Sanchez.

J’ai eu la chance de découvrir l’association française des aficionados practicos en avril 2019, lors des portes ouvertes des arènes de Nîmes. J’ai insisté auprès de mes parents pour m’y inscrire même si ma mère n’était pas pour. Et en octobre 2019 j’ai rejoint l’AFAP, j’y ai appris les bases du toreo de salon et le 14 mars dernier (il y a un an) je me suis mise pour la première fois devant du bétail pour toréer. Cette association a complètement changé ma vie… Elle est loin de cette vision machiste que les gens peuvent avoir du monde de la tauromachie, au contraire elle pousse les femmes à réaliser leur rêve, celui de toréer et de surpasser leurs peurs… ! »

Pour Mathilde qui a intégré l’AFAP cette année la question d’être fille ne s’est même pas posée et c’est d’un naturel désarmant qu’elle nous raconte comment elle est passée de simple spectatrice à actrice de sa passion: 

« Passionnée par la culture camarguaise, je monte à cheval en manade depuis toute jeune. Je parcours aussi les villes et villages pour assister aux corridas avec ma grand-mère et mes parents. J’ai toujours été très aficionada et je m’intéressais à la corrida qui me passionnait. Je regardais les toreros avec envie et je rêvais de comprendre comment ils en arrivaient là, la technique et le travail qu’il y avait derrière. Grâce à l’AFAP j’ai pu pratiquer ma passion dans une ambiance conviviale entourée de personnes qui sont de grands passionnés et pleines de bons conseils. Fille ou garçon il n’y a pas de différence, je ne suis même pas posé la question.Pour être practica ce qui compte c’est d’avoir envie et d’être motivée et ça ce n’est pas une question de sexe.Pour moi l’année 2020 marquera ce nouveau pas dans le monde de la tauromachie et m’ouvre de nouvelles portes pour continuer pleinement à cheminer à travers ma culture et mon aficion.»

L’AFAP déjà connue et reconnue dans Nîmes pour leurs actions sociales dans certains quartiers où ils font rimer culture taurine et intégration , nous démontre cette fois-ci leur travail et leur implication dans l’élaboration d’un monde meilleur où les frontières entre filles et garçon s’estompent peu à peu pour donner à tous et à toutes la chance de vivre au plus près de sa culture et de sa passion. D’ailleurs pour les filles de l’AFAP un défi de taille les attend : en septembre une capéa leur sera réservée dans les arènes de Caissargues, point de bétail facile ou d’autres souplesses liés à leur statut de femmes mais au contraire la volonté de montrer que le pundonor se conjugue aussi au féminin !