Sur le blason azur de la ville d’Istres brille de mille feux l’étoile du berger…celle là même qui guida le mage Balthazar après la naissance du Christ et qui le mena dans la Crau où il se serait établi.
Au Palio depuis quelque temps une autre étoile scintille. Isaure Degioanni alguazilla des arènes à seulement 18 printemps incarne la féminisation logique et bienvenue des fonctions taurines, avec panache et humilité.
Cavalière et aficionada depuis l’âge de 6 ans Isaure vit comme une véritable chance de pouvoir ainsi accorder ses deux passions : le cheval et le toro brave. Elle a d’ailleurs passé quelques semaines en Andalousie dans un élevage pour approfondir ses connaissances du brave. C’est à la ganaderia Virgen Maria qu’elle a tout apprit du toro « j’entretien une belle et forte relation avec Irène , Isabelle et Andres sans oublier l’éleveur Jean Marie Raymond que je connais depuis longtemps. Je leur serai toujours très reconnaissante de m’avoir tant transmis »
Et parce que les plus belles destinées sont souvent dues à de rencontres décisives , son chemin croise la route des Bonijol grâce à l’entremise de Bernard Carbuccia le directeur des arènes d’Istres qui a besoin d’un nouvel alguazil.
Le pied à l’étrier et c’est ainsi que tout débuta : « J’apprends aux côtés d’Alain et d’Aurélia la fonction de gendarme des arènes, j’ai encore beaucoup à apprendre et la route est longue pour arriver à être parfaite mais j’ai de la chance d’être formée auprès de passionnés très professionnels extrêmement gentils et , j’ai d’ailleurs passé du temps chez eux dans le Gers pour connaître leurs chevaux, les monter et les apprivoiser et cela à encore plus conforté ma passion ! »
Journée internationale des droits des femmes oblige , la question d’être une femme dans un milieu d’homme lui est forcément posée : « J’incarne l’autorité dans un milieu d’homme, et au milieu des hommes …mais à Istres je n’ai aucun problème. Cette année on fait même honneur au rôle des femmes dans les toros avec la présentation au Palio de Raquel Martin et un hommage à la Maestra Nati , je crois que les femmes apportent une douceur que les hommes n’ont pas dans les arènes et ça se passe mieux finalement. Je suis reconnaissante envers Marion Mazauric qui nous à ouvert la voie , à nous de continuer maintenant ».
Continuer quoi d’ailleurs…d’être femme dans un milieu d’hommes ou d’être jeune et de montrer l’exemple ?
Pour Isaure la réponse est claire : « Les deux ! Femme et jeune je montre que tout est possible et pour transmettre l’aficion c’est ça qu’il faut » . C’est d’ailleurs sur Virtuoso ( le bien nommé ! ) l’étalon lusitanien des Bonijol , père des cracks de l’écurie qu’Isaure officie à Istres, évidement belle et fière !
Isaure en recevant les clefs du toril n’ouvre pas seulement la corrida, elle ouvre le chemin des possibles pour tous et pour toutes telle l’étoile du berger qui guida Balthazar en Provence où il s’installa pour engendrer selon la légende la lignée des Seigneurs des Baux de Provence et comme le dit leur devise « Au hasard Balthazar » l’aventure n’est jamais loin pour celles qui osent et qui brillent !