Observatoire National des Cultures Taurines

Observatoire National
des Cultures Taurines

L’anagramme de 214 est 421, jeu de dé bien connu dont la combinaison perdante s’appelle Nenette.

Depuis 2011, L214 anime l’observatoire Politique & Animaux qui recense l’action des politiques sur la condition animale.
L214 est une association de défense des animaux utilisés comme ressources alimentaires (viande, lait, œufs, poissons). (Source : site L214).
C’est-à-dire qu’en tant que tel l’animal est indifférent à L214, ainsi que le dénonce Jocelyne Porcher dans son livre « Cause animale, cause du capital »
Sur son site L214 définit ses missions comme :
« Décrire, faire sentir, dénoncer les souffrances et les privations qu’endurent les animaux. Obtenir des réformes ponctuelles interdisant des formes particulières de maltraitance. Remettre en cause le spécisme. Développer les alternatives à la consommation de produits animaux. Promouvoir le végétarisme et le végétalisme. »
Ce n’est plus la défense du règne Animal mais celui de l’antispécisme qui conduit à l’euthanasie des espèces domestiques et de compagnie (au 1er janvier 2024 la vente de chiens et de chats en animalerie sera interdite par la loi du 30 novembre 2021)
L’abolition de la corrida prônée par Aymeric Caron trouve son origine dans les thèses développée par L214 sur son site :
« ABOLIR LA VIANDE
Parce que la production de viande implique de tuer les animaux que l’on mange,
parce que nombre d’entre eux souffrent de leurs conditions de vie et de mise à mort,
parce que les êtres sensibles ne doivent pas être maltraités ou tués sans nécessité,
l’élevage, la pêche et la chasse doivent être abolis. »
Abolir la corrida ne veut pas dire sauver le toro mais abolir (c’est-à-dire supprimer) son élevage.

Selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, anciennement Office International des Épizooties (OIE) fondée en 1924), le bien-être animal repose sur cinq principes :
– ne pas souffrir de faim, de soif et de malnutrition ;
– ne pas souffrir de stress physique et thermique ;
– être indemne de douleurs, de blessures et de maladies ;
– avoir la possibilité d’exprimer les comportements normaux de son espèce ;
– être protégé de la peur et de la détresse.

L’OMSA définie le bien-être animal :
“On entend par bien-être la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent. Le bien-être d’un animal est considéré comme satisfaisant si les critères suivants sont réunis : bon état de santé, confort suffisant, bon état nutritionnel, sécurité, possibilité d’expression du comportement naturel, absence de souffrances telles que douleur, peur ou détresse.
Le bien-être animal requiert prévention et traitement des maladies, protection appropriée, soins, alimentation adaptée, manipulations réalisées sans cruauté, abattage ou mise à mort effectués dans des conditions décentes.”
Il s’agit là de la plus belle définition des conditions d’élevage du toro de combat.

Pour arriver à leurs fins les antispécistes pratiquent la dérive sémantique qui glisse dans le langage populaire répandu par le bobo urbain.
Ainsi on peut lire que pour L214 :
« Maltraiter et tuer autrui par plaisir ou habitude ne relève pas du domaine légitime de la liberté individuelle. »
Alors que pour les philosophes Autrui, c’est l’autre que soi, le différent. Mais autrui désigne avant tout cet autre en tant qu’être humain, et donc en tant qu’alter ego : il est à la fois moi-même et l’autre. Prendre en compte autrui, c’est donc s’interroger sur cette double structure.
Autrui n’est pas Animal il est Homme.
Si vous demandez à un militant L214 pourquoi ce nom ? il vous répondra :
“Le nom un peu mystérieux de l’association fait référence à l’article L214-1 du Code rural, qui reconnaît pour la première fois en 1976 les animaux comme des êtres sensibles.”

Or le texte énonce :
“Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce.”

La rédaction de ce texte est issue de deux textes européens

“DÉCLARATION relative à la protection des animaux
La Conférence invite le Parlement européen, le Conseil et la Commission, ainsi que les États membres, à tenir pleinement compte, lors de l’élaboration et de la mise en œuvre de la législation communautaire dans les domaines de la politique agricole commune, des transports, du marché intérieur et de la recherche, des exigences en matière de bien-être des animaux. (92 /C 191 /01 Traité sur l’Union européenne, signé à Maastricht le 7 février 1992) “

“Lorsqu’ils formulent et mettent en œuvre la politique de l’Union dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, des transports, du marché intérieur, de la recherche et développement technologique et de l’espace, l’Union et les États membres tiennent pleinement compte des exigences du bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles, tout en respectant les dispositions législatives ou administratives et les usages des États membres en matière notamment de rites religieux, de traditions culturelles et de patrimoines régionaux. (Traité sur le fonctionnement de l’union européenne Lisbonne le 13 décembre 2007 Article 13)”

Lancé de dé perdant : Nenette !
L214 avec la brutalité qu’on lui connait a une nouvelle fois agit sans réfléchir aux conséquences de son choix.
L’article L214-1 du code rural ne garantit pas le bien-être animal.
Il garantit le bien-être animal “dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce” conformément aux textes européens.

Lorsqu’ils formulent et mettent en œuvre la politique de l’Union dans les domaines de l’agriculture les États membres tiennent pleinement compte des exigences du bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles, tout en respectant les dispositions administratives et les usages en matière notamment de rites religieux et de traditions culturelles.
La sensibilité animale n’est pas une notion “in abstracto” relative à l’Animal
C’est une notion “in concreto” qui s’apprécie espèce par espèce dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de chaque espèce.
La définition de l’article L214-1 du code rural est une définition spéciste de la sensibilité animale.
En en faisant son slogan antispéciste L214 a perdu.
Nenette.

Emmanuel DURAND
8 janvier 2023