On ne sait si François Zumbiehl signa de la pointe de son épée ce grand texte qui ouvrit l’an dernier la feria de Séville…Ce dont on est sûr c’est qu’il trempa d’un geste assuré le glaive dans l’encre de son érudition , de ses souvenirs et de sa grande sensibilité.
Avec l’art de ceux qui réfléchissent ( denrée rare aujourd’hui ) il détricote avec passion et humilité les évidences de ceux qui vont aux arènes rendant ainsi accessible sa pensée taurine aux plus éloignés d’entre nous. De cette lutte fratricide entre animalisme et humanisme il ne se limite pas à prêcher une bonne parole inaudible mais il pose quelques cierges d’espoir et enrichit notre réflexion , comme autant d’arguments que nous devons connaître pour défendre notre passion commune.
Persuadé que le monde en général ne se sauvera que par la culture , François nous livre aussi une belle démonstration pratique sur la corrida comme œuvre culturelle à part entière puisqu’elle répond à tous les critères édictés par la convention de l’Unesco de 2003…
Et puis vint le temps des souvenirs avec l’évocation intime de sa maman. Celle qui transmit à ce petit garçon qu’il a forcément été le flambeau de l’afición. On se plait à imaginer cette mère d’une beauté saisissante se rendant aux arènes en mantille tenant par la main son petit garçon de 10 ans…Il se passe toujours beaucoup de choses dans la tête d’une mère qui emmène son enfant pour la première fois aux arènes… Ce dont on est sûr c’est que ce jour là outre de l’amour infini elle a planté dans la tête de son héritier les graines d’une passion dévorante qu’il défend avec l’ardeur des plus grands. Il signe aujourd’hui un texte qui s’inscrit à jamais dans nos mémoires. D’un Z qui veut dire Zumbiehl.