Observatoire National des Cultures Taurines

Observatoire National
des Cultures Taurines

Les habits de lumière ou “de lumières”, si la traduction de trajes de luces est strictement respectée, éveillent toujours aujourd’hui la curiosité, l’intérêt, l’admiration, même de ceux qui n’apprécient pas les corridas de toros.

Ces costumes fabuleux prennent leurs sources dans les costumes de la fin du XVIIIème siècle en Espagne, comme Goya les a peint.

La galina ciega Francisco de Goya, 1789  Musée du Prado Madrid La novillada Goya, 1780 Musée du Prado

C’est au XIXème siècle que  Francisco Montes “Paquiro”, “Napoléon des toreros” d’après Théophile Gautier, en même temps metteur en scène et couturier de génie, leur donne l’aspect qu’ils ont encore aujourd’hui en les rendant moins souple, en les ajustant très près du corps, en les enrichissant d’une profusion de passementeries, de broderies d’or ou d’argent, en les saupoudrant d’une infinité de pailletes (luces), ces  luces qui leurs confèrent ces remarquables éclats scintillants.
Il est aussi le créateur de ce couvre-chef tout à fait inédit auquel il a donné son nom : “montera” (la coiffure de Montes
)

Sur ce dessin, véritable gravure de mode, l’élégant “Paquiro” figure avec une partie de sa cuadrilla en arrière plan.

Aujourd’hui’hui les arts, la haute couture et la couture taurine s’influencent mutuellement.
Jean Paul Gaultier se montre influencé par la mode taurine, Christian Lacroix s’inspire de costumes taurins et en crée, croquis de sa main, ci-dessous, pour aboutir au somptueux costume qu’il dessina pour Chamaco à l’occasion de l’alternative que lui conféra Paco Ojeda le 6 juin 1992 à Nîmes :

Le grand couturier italien Giorgio Armani a créé ce costume pour le torero Cayetano Rivera Ordóñez à l’occasion d’une corrida goyesca à Ronda :


 


Il n’est pas sûr que le résultat, avec une cape
d’apparat démesurée qui tasse trop le torero,
ait été tout à fait satisfaisant !

Pablo Picasso a dessiné un habit de lumière pour son ami Luis Miguel Dominguín. Aujourd’hui, lors des corridas picassiennes données à Malaga, ville natale du grand peintre, les toreros portent des costumes inspirés par son art :

Arlequin assis Pablo Picasso, 1905 Arlequin cubiste Pablo Picasso, 1915

Castella le 11 avril 2009 à Malaga

Cette approche de la corrida par le costume est particulièrement riche et cette rubrique de la haute couture taurine ne va pas manquer de s’étoffer..

Durant cet été 2011, il faut visiter l’exposition présentée au musée du textile de Labastide-Rouairoux dans le Tarn.

Madame Sabine Boudou-Ourliac, commissaire de l’exposition, nous a très aimablement autorisé à reproduire le document qu’elle a consacré à la présentation de cette exposition.

Le volume du fichier PDF en résultant nous a conduit à le scinder ici en cinq parties comme disposé ci-dessous :

Introduction

Origines et influences

La fabrication

L’étoffe des héros

Inspiration – Information

 

Le  couturier Antonio López, propriétaire de la célèbre maison madrilène : Fermín

Une indication pour finir, chez Fermín, comme chez son plus important concurrent Justo Algaba, le prix d’un costume de torero (gilet, culotte et jaquette), destiné aux plus grandes figures de l’arène, peut aller jusqu’aux 7000 à 8000 euros.

Photo DDM-JK LADEPÊCHE

Mme Boudou-Ourliac que l’on voit ci-dessus régler l’ordonance de l’une des salles de l’exposition, est à féliciter d’avoir été, avec le Conseil Général du Tarn, à l’initiative de cet évènement qui fera date. Elle a produit un remarquable travail de recherche et de documentation, parfaite introduction à la connaissance de ce féerique univers plastique que constitue la haute couture taurine.